Canalblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Catherine Meuwese
Catherine Meuwese
Publicité
Archives

MÉMOIRES VIVES DE CHINE

En le quittant, et en me laissant glisser vers le bas par l’ascenseur, un espèce de vertige face au temps s’empara de moi, le même que je connus lorsque je quittais ma chambre d’étudiante à Pékin le 17 juillet 1965 et que je  la regardais une dernière fois avant de refermer la porte, nue  et déserte en dehors de son mobilier à la spartiate que j'avais trouvé en arrivant,  alors que je l’avais peuplée de mes rêves et de mes projets. J’apprenais le chinois mais pourquoi ?  Être au service d’un organisme qui aurait besoin de gens comme moi qui pourraient  soulever un petit pan de culture et faire comprendre pourquoi les Chinois ne réagissaient pas toujours comme nous, pourquoi les leaders qui se succédaient étaient traversés d’idées aussi grandioses que celles qu’avaient pu avoir le créateur. Mao Zedong avait été un dieu vivant. Pourquoi vivait-elle des bouleversements totals, des revirements gigantesques semblables à ceux qu’on inflige aux graines de céréales dans un van, pourquoi les décisions ne pouvaient qu’être lentes au milieu de cette agitation continuelle avec cependant un pôle d’attraction magnétique tel que la hiérarchie imposée par un gouvernement communiste ? Je voulais comprendre tout cela comme j’avais voulu pénétrer le mystère de l’écriture chinoise  en m’inscrivant à un cours de chinois à la rentrée universitaire 1962,  comme j’avais voulu découvrir ce pays lorsque suite à des accords culturels entre la Chine et la France faisant suite eux-mêmes  à la reconnaissance diplomatique des deux pays, il fut décidé qu’un échange de boursiers soit effectué entre les deux pays. J’avais une vie tranquille et studieuse à Paris où je poursuivais simultanément mes études de russe et de chinois, j’avais aussi un amour,  mais le grand large quelque part m’attirait. Je ne me rendais pas compte que le grand large nécessitait un éloignement plus considérable qu’une nuit de sommeil avec de beaux rêves et que pour voir le Palais d’été et la Cité interdite et améliorer mon niveau de chinois, il fallait donner du temps au temps. Je découvris la Chine mais perdis tout le reste : adieu mariage et vie normale d’une jeune fille dans les années 60 car à  partir de ce moment là, je donnais ma vie à la Chine. L’avais-je vraiment choisi ? Comme au moment des formations des grandes chaînes de montagne, ce choix s’accompagna de bien de fractures dans ma vie privée et parfois même d'une certaine isolation face à mon entourage qui continuait travailler et se distraire selon les âges de la vie. Je me rendis compte de cette fracture dès le face à face que je fis avec moi-même dans ma chambre d’étudiante peinte à la chaux et au sol en ciment, sentant le désinfectant le soir de mon arrivée à Pékin. Jusque là, j’avais été avec les autres boursiers, depuis Orly où un Tupolev de la compagnie Aeroflot nous attendait pour une première escale à Moscou. J’étais encore avec les autres dans le vaste et désert aéroport  aux colonnes  géantes se perdant dans la pénombre d’une nuit hivernale et au sol brillant comme un lac glacé ; j’étais encore avec les autres lors de l’escale en pleine nuit et par une tempête de neige à Omsk où les moujiks sommeillaient dans leur fourrure de mouton, en attente du prochain vol vers je ne sais quelle destination de Sibérie, et encore avec les autres à l’aéroport d’Irkousk, construction de métal étincelant sous le ciel éclatant de Sibérie  se reflétant  dans les eaux du lac Baïkal. La splendeur des replis rouges-orangés des  montagnes Saïan puis celle de la grande Muraille avec ses méandres, ses creux et ses crêtes faisant signe aux passagers du ciel pouvait être encore partagée avec mon voisin de droite qui avait la chance d’être du côté du hublot. Je n'étais toujours pas seule lors de la descente de l’avion et je fus la première à fouler le sol chinois car je me trouvais immédiatement près de la porte, n’ayant même pas le temps d’enfiler mon manteau et me lançant en même temps un défi car je savais que j’allais affronter le grand froid lorsque je fus accueillie  par  l’Ambassadeur de France. Monsieur Lucien Paye puis par  le Conseiller de l’Education, Monsieur Marcel Girard, puis par ceux  qui nous avaient précédés mais en tant qu’experts et traducteurs des publications destinées aux lecteurs occidentaux (telles que La Chine en construction) comme Marianne Bastid[1], délicate figure qui paradoxalement  se retrouvait expatriée en Chine, Nicolas Komaroff qui respirait en contraire un bien être reflétant son adaptation à  sa vie en Chine. Et puis il y avait le soleil  qui m’accompagnait, ardent et chaud malgré une température de saison frisant le zéro. Dans un coin de la salle d’attente de l’aéroport, il y avait un groupe d’étudiants chinois à qui on avait sans doute demandé de venir nous accueillir et  qui se tapaient dans les mains comme l’auraient fait de jeunes enfants tout en racontant beaucoup de choses. Puis je compris qu’il y aurait quelqu’un pour s’occuper de nous, puisque ce quelqu'un allait d’un groupe de boursiers à l’autre et nous posait différentes questions. Il s’appelait Sun de son nom de famille, il parlait bien le français et surtout, il représentait à mes yeux le vrai Chinois de la Chine communiste, sûr de son engagement  et affichant continuellement un aimable sourire de bienvenue qui tranchait avec l’aspect strict de son costume à la Sun Yatsen : alignement des boutons, parfaite symétrie des poches et petit col serrant bien son cou. Il opérait avec bonne grâce  car c’était la première fois pour lui qu’on lui demandait de s’occuper d’un groupe de français. Jusque là il ne s'était adressé à des étudiants africains mais francophones.

 

 Le soleil accompagna pendant assez longtemps notre arrivée, jusque sur la longue route qu’emprunta un vieil autocar qui ne dépassait pas le 40 à l’heure. Assise seule sur une banquette, je commençais sans m’en rendre compte à m’isoler et à me plonger dans le désarroi que je devais connaître quelques instants plus tard. Mais un événement me fit rire aux larmes et chassa bien vite la brume qui commençait à envahir mon esprit. J’étais charmée par l’allure des gens qui pour lutter contre le froid étaient revêtus des vêtements molletonnés et se déplaçaient comme s’ils étaient gonflés d’air en roulant un peu sur eux– mêmes  mais en avançant cependant. J’étais dans un monde un peu irréel, de carton pâte car les bas côtés, lisses comme de la céramique,  étaient complètement dénués de végétation et que les arbres entièrement dénudés étaient plantés un peu comme pour assurer une décor de fortune. En Chine du Nord, il ne  pleut pas de tout l’hiver et l’air est sec. Il n’y a plus aucune trace  de végétation.

 

En arrière plan, sur les deux côtés de la route se profilaient des petites masures en terre battue, peintes à la chaux et aux toitures grises. Il y avait des bicyclettes qui zigzaguaient en travers de la route et tout ce qui était vivant, hommes mais aussi chiens, cochons et poules se mouvaient tranquillement, avec des gestes arrondis et jamais précipités.... sauf pour un petit garçon que je vis se pencher en avant et tomber, ses fesses dirigés vers le ciel et faisant apparaître  son petit derrière tout dodu.  Je crus sur le champ qu’il avait craqué son pantalon. Or il n’en était rien, les petits enfants de là-bas, tant  qu’ils ne sont pas en âge de se contenir ou d’aller aux latrines, s’accroupissent et évacuent comme une fontaine, là où ils se trouvent. Ne connaissant à ce moment là la raison de cette apparition soudaine, je me mis à rire toute seule.

 

Lorsque nous arrivâmes à l’École dite « préparatoire » qui devait nous former avant d’être dirigés sur l’Université, le soleil avait déjà décliné. Sun nous distribua des fiches  avec des numéros de chambre et je ne sais pourquoi avant même de me rendre compte de leur répartition, j’échangeai mon numéro avec celui d’une autre boursière qui voulait être à côté de quelqu’un d’autre. En échangeant, je perdis le soleil car la chambre que j’allais récupérer à la place était orientée au Nord. J’en étais désolée : il me fallait du soleil pour vivre ! Je trouvais cependant un côté positif à cette malchance. Ma chambre donnait sur la campagne, sur la nature alors que l’autre donnait sur des bâtiments en brique rouge.  Ma valise y fut montée et  peu de temps après je me rendis au rendez-vous organisé par Sun pour qu’on aille chercher notre allocation de bourse et qu’on nous conduise au réfectoire. Je n'étais pas encore seule avec moi-même.

 

A partir de ce moment là, je pénétrai comme dans un tunnel, sans en connaître précisément la sortie mais n’étais pas encore tout à fait consciente de ce qui m’attendait. Tous les couloirs qu’on nous fit emprunter étaient à peine éclairés. Les portes apparaissaient sur les côtés qu’une fois qu’on était à leur hauteur; elles étaient toutes fermées car nous étions un dimanche. Seul le comptable assurait une permanence puisque nous venions d’arriver. Une ampoule éclairait son bureau et les liasses de billet qu’il recomptait avec la rapidité des hélices d’un avion. Puis ce fut la visite du réfectoire et le repas du soir. Nous traversâmes des cours noires, car même si le ciel était prodigieusement étoilé, les bâtiments faisaient des ombres portées, nous gravîmes un étage, et nous nous dirigeâmes vers une petite lucarne où là nous devions commander nos plats en donnant le numéro de celui que nous avions choisi parmi d'autres exposés dans une petite vitrine.  J’allais m’asseoir à un emplacement où je pouvais voir ce que je mangeais. La toile cirée  qui recouvrait la table était verte et raide. Seule la lumière jaune de l’ampoule s’y reflétait et ajoutait un peu de présence à cet univers de désolation. Pendant que je me nourrissais (et j’emploie ici l’expression "se nourrir" car je pressentais peut-être que la nécessité de survivre allait s’installer),  je plongeais dans les abîmes de la solitude. Je ne voyais plus le monde qui s’agitait autour de moi, ni les camarades boursiers français  ni les autres camarades du monde entier, les cubains notamment, les Nord-Coréens, les Nord-Vietnamiens, qui étaient les représentants des pays alliés de la Chine (pour rappel : la France était le premier pays occidental à nouer des relations diplomatiques avec la Chine – ce fut de Gaulle qui décida ainsi – et c’est pourquoi, je me retrouvai  dans ce pays !). Je n’émis plus aucune parole et montais seule les trois  étages[2] qui me menaient à la chambre 416, située sur la droite au milieu d’un long couloir mal éclairé. J’entrais dans une chambre sentant si fort le désinfectant que mon esprit au lieu de voir tout l’aspect positif de ma présence en Chine, fut aussitôt comme  lessivé, habité par les  enzymes et cela le retourna complètement  comme s’il avait " mal au cœur ". Toutes les larmes de mon corps se déversèrent sur mon oreiller suffisamment généreux pour les absorber. Diable ! Que faisais-je là –  loin de mon amour, car il était au dessus de tout pour moi, même de la Chine. Il m’avait apporté tant de bonheur ! Qu’est-ce qui m’avait pris d’aller en Chine ? Pourquoi ne m’avait-il pas retenue ? Il est vrai, il était au service militaire, au lendemain de la guerre d’Algérie, les consignes étaient dures, l’éloignement prolongé. De toutes façons, je ne pouvais le voir souvent. Je m’étais dit qu’il était aussi bien que j’aille en Chine pendant ce temps.  Mais je raisonnais faux parce que je l'avais mis devant le fait accompli. Il était libre de penser comme il l'entendait et de considérer que je n'étais pas si attachée à lui.

 

Je m’endormis cependant, peut-être assommée par le décalage horaire  et le lendemain le monde s’offrit à moi comme une réconciliation avec le cauchemar que j'avais fait éveillée la veille  au soir.
Il n’y avait pas de rideaux aux fenêtres, il y  avait du reste le strict minimum dans la pièce, juste un lit, une table de travail et une chaise... et deux placards car à l’origine nous devions être deux à la partager mais comme la France était le premier pays occidental  à avoir  reconnu la Chine, on nous favorisa en nous attribuant une chambre par personne. Je fus arrachée à mon sommeil par la lumière du jour qui filtrait à travers la brume matinale. Le spectacle qui s’offrait à moi respirait la vie, une vie nouvelle. Il  vacillait au gré des rayons du soleil qui se faufilaient à travers les branches des arbres. Il était à la fois hallucination et réalité, comme un miracle. Il était beau. La beauté s’offrait à moi et j’eus envie d’aller voir la Cité interdite comme Sun nous l’avait annoncé. J’eus envie, de m’étourdir avec la couleur du ciel et la couleur du Palais d'été. J’eus envie de voir !

Au sein de l’immense espace de la Cité interdite, l’homme se fait petit car les perspectives qui s’offrent à lui se déploient et se succèdent  comme  les vagues de l’Océan. Au creux de celles ci, on n’aperçoit que la crête de la suivante mais il suffit  de se laisser un peu porter et on en aperçoit une autre puis une autre et encore une autre. A la seule différence que les vagues prennent la couleur jaune et étincelante  de tuiles des palais.  Le bon sens dicte de s’arrêter un instant et de tisser des liens entre le passé et l’avenir. La conscience devient alors l’épicentre de toutes les intrigues et  de toutes les tragédies qui s’y sont déroulées, de tous les décrets impériaux qui ont vu le jour, avec  pour élément  conciliateur le ciel au dessus, jetant généreusement un grand dais au dessus de l’humanité. De toutes mes forces j’embrasse du regard cet espace sublime et je reste à l’écart de mes camarades, voulant capter  le souffle de vie  dans toute sa splendeur et sa majesté. Mais le ciel finit par attirer mon regard,  il est d’une pureté sans faille et du bleu dont on a donné le nom à une fleur, le bleuet.  Je me sens happée par lui ; Il est le refuge de toutes mes pensées et le creuset de tous mes désirs les plus ardents Je voudrais que les personnes qui me sont le plus chères viennent partager avec moi cette vue qui s’offre à moi. J’oublie que j’ai un appareil de photo, le meilleur qui soit m’a dit ma mère, un Zaissikon, qui date d’avant la guerre. Mais il faut le régler, ma mère m’a appris à le faire mais je me sens maladroite et envie mes camarades qui se sont procuré ou ont acheté les récents kodaks qui permettent de faire des diapositives. Mes pellicules sont certes en couleur mais je me demande si les photos rendront cet éclat qui s’impose à ma vue. Leur nombre est limité. Je ne peux en prendre beaucoup, trois ou quatre photos par visite alors que je voudrais tant partager ces moments sublimes avec les personnes que j'aime et que j'ai laissées en  France. Les noms des différents palais s’égrainent dans ma tête et je quitte les lieux en voulant les mémoriser à tout prix : le Palais  de l'Harmonie suprême, le Palais de l'harmonie préservée  …

 

Pimpaneau, car nous appelions ainsi, entre étudiants, notre tout premier professeur sans faire précéder son nom par "Monsieur", nous avait dit que s’il y avait un endroit paradisiaque où il aimerait se retrouver avec l’être de rêve, ce serait le Palais d’été. Je le visitais donc avec l’idée que l’endroit devait être paradisiaque, sauf que je le fis  fin octobre à un moment de l’année où la nature est frileuse. Le magnifique ciel bleu était omniprésent, et c'était à se demander, s'il  n’était pas un  dais protecteur, ou un astre divin vouté au-dessus de nos têtes. On pouvait comprendre pourquoi les  Chinois dans l'antiquité considéraient que le  Ciel était rond (et la terre carrée). Je retrouvais à travers l'art du jardin le mystère que j'avais perçu à travers les caractères chinois. Il y avait une écriture du jardin avec ses secrets nécessitant une initiation pour les comprendre. Tout était conçu pour que la beauté de la nature représentée comme un microcosme se dévoile progressivement et jamais d'emblée. Les rocailles, des murets utilisés comme des  paravents mais avec des  trouées dans le mur  forme de fiole, de fleurs, d'instrument de musique, invitaient   à prolonger son regard au delà, . Et puis il y avait  cette fameuse galerie de 700 mètres de long courant le long du lac pour admirer ses lotus et au loin ses collines nimbées de brumes, qui par temps de pluies ou de fortes chaleur  prenaient la couleur de l’eau opale et du ciel azuré. Sun nous fit remarquer que sur les linteaux  de cette longue galerie, étaient représentées des scènes toutes différentes, inspirées des grands romans classiques comme le Suihuzhuan ou Roman des bords de l’eau écrit au XIVe siècle.     

Le Palais d’été ou plutôt son jardin car il ne nous fut pas donné de visiter les appartements ou le théâtre, ceux-ci n’ayant pas encore  été restaurés, ressemblait un peu à ce que j’avais imaginé depuis Paris, mais je découvrais une transparence de l’air, une délicatesse dans les perspectives et les détails architecturaux qui me laissèrent  une impression ineffable de douceur[3].

Par la suite, je devais retourner à la Cité interdite comme au Palais d’été. En 1965, presque aucun chinois ne visitait ces lieux. Si je m’y rendais avec des étudiants français, nous étions seuls mais nos remarques, nos réflexions et nos voix claironnantes de jeunesse  peuplaient ce monde à part et replié sur lui-même. Si j’y allais seule, alors je me fondais avec lui.  Je devenais le fantôme de la Cité interdite, surtout lorsque je la quittais à la nuit. Il m’est souvent arrivé en effet de m’y rendre pour étudier une collection de rouleaux de peintures du XIXe s. exposée dans l’un des pavillons. Je prenais en note le nom de chaque peintre, de chaque œuvre et la décrivais sommairement. Cela m’a bien occupée une fois par semaine une bonne partie de l’année. En dehors des surveillants de salle  qui se demandaient ce que je faisais là, parce que j’incarnais la jeunesse même alors que  j’errais dans le lieu sacré d’une civilisation plusieurs fois millénaire et qu’ils n’avaient probablement jamais vu de boursiers étrangers s’attacher avec autant de patience à des oeuvres picturales mal présentées, mal éclairées dans une salle lugubre, j’étais seule, seule dans la Cité interdite, autrefois peuplée par un millier de personnes, si ce n'est plus,  qu’ils fussent dignitaires, eunuques, concubines, et bien sûr empereurs.

Parfois, il faisait nuit lorsque je quittais la Cité interdite. Des rêves inassouvis d'éternité devaient s’enfiler dans mon esprit et me transportaient dans un ailleurs,  comme les feuilles mortes qui essaient de dépasser les pas. Rien n’est fait pour durer véritablement. Même le dernier empereur qui était encore en vie en 1965 et à qui on avait confié un poste de jardinier d’une partie de la Cité interdite ne régnait plus. Il était  citoyen comme un autre. Il avait laissé dans cette Cité une partie de son âme incarnée dans le petit criquet qu’il retrouva bien des années plus tard lorsqu’il peut à nouveau pénétrer dans la Cité comme serviteur du peuple. Avec un peu de chance, moi aussi j’aurais pu dénicher ce petit criquet dans sa cage de roseau. Mais les destinées dont les trajectoires diffèrent ne peuvent se croiser.

 

 



[1] Le Ministère de l'Education chinois a publié en 2013 un album sur les échanges universitaires franco– chinois, "50 ans d'histoire et de réussite". Parmi les étudiants français figure en effet Marianne Bastid,  dont la renommée est mondiale dans le domaine de la sinologie.   Elle a été élue le 12 novembre 2001 à l'Académie des sciences morales et politiques  Elle préside l'Académie en 2012.

[2] En Chine, le réez de chaussé compte pour un étage

[3]  Cf.  Mes mémoires sur mes études en Chine –  à paraître

Publicité
Publicité
Publicité